- sakuraAdmin
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Date d'inscription : 03/03/2020
Haïkus d'hier et d'aujourd'hui
Lun 11 Mai - 9:35
Je sais que certains parmi vous sont assez créatifs.
Je vous propose sur ce fil de partager des haïkus de votre création et des haïkus japonais
Quelques règles, même si elles ne sont pas exhaustives :
Le haïku est un poème minimaliste de tradition japonaise qui révèle un mouvement intérieur, une sensation qui ne fait que passer. Sous son aspect léger et simple, le haïku est toutefois très exigeant et plusieurs règles précises doivent être respectées.
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Je vous propose sur ce fil de partager des haïkus de votre création et des haïkus japonais
Quelques règles, même si elles ne sont pas exhaustives :
Le haïku est un poème minimaliste de tradition japonaise qui révèle un mouvement intérieur, une sensation qui ne fait que passer. Sous son aspect léger et simple, le haïku est toutefois très exigeant et plusieurs règles précises doivent être respectées.
Règles générales
- Un haïku est composé de trois vers.
- La métrique doit respecter le rythme 5, 7, 5. A Short Édition nous aimons nous approprier les concepts classiques à notre manière, nous comptons donc en pied/syllabe et non en more/son.
- Le haïku ne comporte aucune ponctuation si ce n'est une majuscule en début de poème.
- Un haïku n'a pas de titre, il se suffit à lui-même ! Inutile donc de donner un titre à votre haïku. Le premier vers de celui-ci sera reporté en titre afin qu'ils puissent tous se différencier les uns des autres.
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- sakuraAdmin
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Date d'inscription : 03/03/2020
Re: Haïkus d'hier et d'aujourd'hui
Lun 11 Mai - 10:04
Pluie de printemps -
Toute chose
Embellit.
Chiyo-Ni
1703-1775
Toute chose
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Chiyo-Ni
1703-1775
- sakuraAdmin
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Date d'inscription : 03/03/2020
Re: Haïkus d'hier et d'aujourd'hui
Lun 11 Mai - 11:04
Les oiseaux s'enfuient
dans la ville qui se réveille
déconfinement
dans la ville qui se réveille
déconfinement
- Rem.
- Messages : 719
Date d'inscription : 01/03/2020
Re: Haïkus d'hier et d'aujourd'hui
Mer 13 Mai - 1:04
Je trouve que c'est une excellente idée ; je me permets de livrer ici un rapide regard tout à fait subjectif sur la brièveté du haïku en tant que "forme fixe" avant de tenter d'en donner un exemple (sous deux formes) d'un haïku.
Je ne sais pas trop pour ce qui est de la poésie japonaise, que je ne connais quasiment pas, mais en occident globalement et ce depuis l'antiquité gréco-romaine, les formes poétiques étaient plutôt de métrique paire. L'impair apparaît avec succès (pour ce qui est d'apparaître sans succès, nous n'en avons pas vraiment connaissance) avec Hugo, mais ponctuellement je crois, et surtout avec Verlaine puisqu'il théorise cela dans son poème "Art Poétique" :
"De la musique avant toute chose,
Et pour cela préfère l'impair,
Plus libre et plus soluble dans l'air
Sans rien en lui qui pèse ou qui pose."
Or, la forme fixe du haïku est une forme impaire ; je ne rentrai pas dans des détails qui n'intéresseront peut-être personne, mais je mentionnerai rapidement qu'il est peut-être pertinent de rapprocher cette forme impaire de l'esthétique "wabi-sabi", puisque cette forme impaire semblerait induire une rupture, un décalage, quelque chose de "non assis" ou de presque dissonant, sans qu'il soit aisé de dire si cela provient d'une habitude purement culturelle et conventionnelle (nous serions plutôt habitués à lire ou entendre du "pair", en musique également avec l'invasion quasi hégémonique dans la musique pop' de mesures 4/4), ou si cela, à un niveau plus profond, c'est-à-dire "biologique", fait sens vers une sorte de séparation entre symétrie et dissymétrie ; deux jambes, c'est normal, et le vivant s'organise autour d'un axe de symétrie (difficile de trouver des exceptions) où tout est pair ou presque (les yeux, les narines, les oreilles, les mains, les pieds, avec sur la ligne de l'axe de symétrie le nombril, le sexe, l'anus, le nez). Enfin sur l'analyse symbolique, SHim pourrait développer des choses ; je ne suis pas expert ni fan' de ce genre d'approches, que je mentionne sans bien savoir dans quelle mesure il s'agit là de choses que l'on pourrait vérifier. Donc cet impaire semblerait induire un décalage, une attente frustrée, du moins en occident, et pour le dire vite. L'impair semble comme laisser une place vacante, soit que celle-ci soit attendue comme remplie par habitude culturelle, ou pour des raisons plus "fondamentales" liées aux règles de l'harmonie rythmique.
De plus, cette métrique est particulièrement courte, et implique nécessairement une forme ramassée, dense.
Ces deux points considérés ensemble dessinent déjà (mais cela est envisagé de manière bien cavalière et rapide dans ce message) un horizon d'attente du haïku : un espace vide, un silence, un déséquilibre qu'on peut rapprocher d'une imperfection montrant que la vie est possible grâce à l'imperfection qui permet un mouvement infini (asymptomatique) vers la perfection jamais atteignable. Je ne sais plus quel philosophe a pensé ça le premier, mais si le monde était parfait, comment le mouvement serait-il possible ? Et si le mouvement était impossible, comment pourrait-il y avoir un monde perçu ? Vastes questions, vastes questions...
Je crois donc qu'il est plus important, dans le cadre d'une transposition culturelle, de tenir à l'essence du haïku plutôt qu'à sa forme, et en l'occurrence j'ai cru pouvoir constater à de nombreuses reprises que le haïku était complétement dévoyé, devenant un autre exercice de style visant à bien tenir la perfection rythmique qui pourtant n'était à mon avis (peu éclairé en la matière) destinée qu'à dire, au contraire, l'imperfection, l'incomplétude, qui s'exprime dans une forme un peu mélancolique, partiellement lacunaire, mais certainement pas tragique puisque l'incomplétude est ce qui ouvre, comme le fameux "enso" dans le zen.
Ces réflexions n'engagent que moi, et devraient être vérifiées par des lectures plus sérieuses et systématiques des haïkus. Je m'y conforme en tout cas quand je veux en écrire car c'est pour l'instant ma "plus haute compréhension" de cette forme poétique ; je crois donc qu'il importe plus de correspondre à l'esprit qu'à la forme. Pour cet esprit, je retiens :
-incomplétude
-rythme ternaire
-absence de justification
***
Version occidentale :
Tant que l’on ne se pose pas trop de questions,
Il reste encore à peu près possible,
D’allumer dans le poêle, un feu.
Version plus asiatique :
Sans questions posées
pouvoir encore allumer
dans le poêle un feu
Je ne sais pas trop pour ce qui est de la poésie japonaise, que je ne connais quasiment pas, mais en occident globalement et ce depuis l'antiquité gréco-romaine, les formes poétiques étaient plutôt de métrique paire. L'impair apparaît avec succès (pour ce qui est d'apparaître sans succès, nous n'en avons pas vraiment connaissance) avec Hugo, mais ponctuellement je crois, et surtout avec Verlaine puisqu'il théorise cela dans son poème "Art Poétique" :
"De la musique avant toute chose,
Et pour cela préfère l'impair,
Plus libre et plus soluble dans l'air
Sans rien en lui qui pèse ou qui pose."
Or, la forme fixe du haïku est une forme impaire ; je ne rentrai pas dans des détails qui n'intéresseront peut-être personne, mais je mentionnerai rapidement qu'il est peut-être pertinent de rapprocher cette forme impaire de l'esthétique "wabi-sabi", puisque cette forme impaire semblerait induire une rupture, un décalage, quelque chose de "non assis" ou de presque dissonant, sans qu'il soit aisé de dire si cela provient d'une habitude purement culturelle et conventionnelle (nous serions plutôt habitués à lire ou entendre du "pair", en musique également avec l'invasion quasi hégémonique dans la musique pop' de mesures 4/4), ou si cela, à un niveau plus profond, c'est-à-dire "biologique", fait sens vers une sorte de séparation entre symétrie et dissymétrie ; deux jambes, c'est normal, et le vivant s'organise autour d'un axe de symétrie (difficile de trouver des exceptions) où tout est pair ou presque (les yeux, les narines, les oreilles, les mains, les pieds, avec sur la ligne de l'axe de symétrie le nombril, le sexe, l'anus, le nez). Enfin sur l'analyse symbolique, SHim pourrait développer des choses ; je ne suis pas expert ni fan' de ce genre d'approches, que je mentionne sans bien savoir dans quelle mesure il s'agit là de choses que l'on pourrait vérifier. Donc cet impaire semblerait induire un décalage, une attente frustrée, du moins en occident, et pour le dire vite. L'impair semble comme laisser une place vacante, soit que celle-ci soit attendue comme remplie par habitude culturelle, ou pour des raisons plus "fondamentales" liées aux règles de l'harmonie rythmique.
De plus, cette métrique est particulièrement courte, et implique nécessairement une forme ramassée, dense.
Ces deux points considérés ensemble dessinent déjà (mais cela est envisagé de manière bien cavalière et rapide dans ce message) un horizon d'attente du haïku : un espace vide, un silence, un déséquilibre qu'on peut rapprocher d'une imperfection montrant que la vie est possible grâce à l'imperfection qui permet un mouvement infini (asymptomatique) vers la perfection jamais atteignable. Je ne sais plus quel philosophe a pensé ça le premier, mais si le monde était parfait, comment le mouvement serait-il possible ? Et si le mouvement était impossible, comment pourrait-il y avoir un monde perçu ? Vastes questions, vastes questions...
Je crois donc qu'il est plus important, dans le cadre d'une transposition culturelle, de tenir à l'essence du haïku plutôt qu'à sa forme, et en l'occurrence j'ai cru pouvoir constater à de nombreuses reprises que le haïku était complétement dévoyé, devenant un autre exercice de style visant à bien tenir la perfection rythmique qui pourtant n'était à mon avis (peu éclairé en la matière) destinée qu'à dire, au contraire, l'imperfection, l'incomplétude, qui s'exprime dans une forme un peu mélancolique, partiellement lacunaire, mais certainement pas tragique puisque l'incomplétude est ce qui ouvre, comme le fameux "enso" dans le zen.
Ces réflexions n'engagent que moi, et devraient être vérifiées par des lectures plus sérieuses et systématiques des haïkus. Je m'y conforme en tout cas quand je veux en écrire car c'est pour l'instant ma "plus haute compréhension" de cette forme poétique ; je crois donc qu'il importe plus de correspondre à l'esprit qu'à la forme. Pour cet esprit, je retiens :
-incomplétude
-rythme ternaire
-absence de justification
***
Version occidentale :
Tant que l’on ne se pose pas trop de questions,
Il reste encore à peu près possible,
D’allumer dans le poêle, un feu.
Version plus asiatique :
Sans questions posées
pouvoir encore allumer
dans le poêle un feu
- InvitéInvité
Re: Haïkus d'hier et d'aujourd'hui
Mer 13 Mai - 14:46
Le souffle du vent
S’est engouffré dans ma bouche
Inspire profond
S’est engouffré dans ma bouche
Inspire profond
- sakuraAdmin
- Messages : 339
Date d'inscription : 03/03/2020
Re: Haïkus d'hier et d'aujourd'hui
Mer 13 Mai - 20:05
Chouettes vos Haikus
"Ce chemin
plus personne ne le parcourt
sauf le crépuscule"
Matsuo Basho
"Ce chemin
plus personne ne le parcourt
sauf le crépuscule"
Matsuo Basho
- InvitéInvité
Re: Haïkus d'hier et d'aujourd'hui
Sam 16 Mai - 14:26
Ce beau papillon
a deux ailes pour voler
il n’y pense pas
a deux ailes pour voler
il n’y pense pas
- sakuraAdmin
- Messages : 339
Date d'inscription : 03/03/2020
Re: Haïkus d'hier et d'aujourd'hui
Ven 31 Juil - 6:58
«Vieux bassin
Une grenouille saute dans -
Le bruit de l'eau "
Matsuo Basho (1644-1694)
Une grenouille saute dans -
Le bruit de l'eau "
Matsuo Basho (1644-1694)
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