- Rem.
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La libération naturelle par la vue nue, Bardho Thödol
Mer 15 Avr - 9:23
Voici quelques extraits de La libération naturelle par la vue nue, texte présent dans le Livre des morts tibétains, et qui me semble une condensation vraiment précieuse et assez trans-traditionnel.
On peut y lire, en différents passages, l'essentiel, avec assez peu de chichis, même si une part de l'exposé consiste à montrer en quoi différentes traditions de l'époque pointent finalement à la même présence, et ces traditions peuvent ne pas trop nous parler. Il y est aussi suggéré qu'il n'y a pas vraiment à méditer ni de sujet de méditation, et en cela je trouve que ce texte correspond assez bien à l'esprit zen de shikantaza.
J'aimerais trouver un pdf de ce texte dans la traduction de Ph. Cornu, celle que j'ai version papier. Je crois que ce texte résume vraiment clairement et directement pas mal de choses essentielles. Je prendrai peut-être la peine de le recopier si je ne le trouve nul part. En attendant, voici deux extraits, tirés de ce site : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
"Dans cette claire vacuité où les pensées passées se sont évanouies
sans trace aucune,
Dans cette fraîcheur où les pensées à venir ne sont pas encore :
A l'instant où s'établit le mode naturel sans fabrications, Voici cette conscience qui, à ce moment, est en elle-même tout ordinaire,
Et dès que vous tournez votre regard nu sur vous-même,
Ce regard qui n'a rien à voir débouche sur la clarté,
La Présence dans son évidence, nue et vive,
C'est une pure vacuité qui n'a été créée d'aucune manière.
Un état inaltéré où clarté et vide sont indivisibles,
Ni éternel puisque rien n'y existe vraiment
Ni néant puisqu'il est clair et vif.
Il ne se réduit pas à l'un, étant présent et limpide en toutes choses.
Et n'est pas le multiple, car tout y est d'une saveur unique dans l'inséparabilité,
Telle est cette Présence intrinsèque et elle n'est rien d'autre.
(...)
19. Même si on examinait avec attention l'univers entier, il serait
impossible de l'y trouver. Il n'est pas possible de découvrir la bouddhéité en dehors l'esprit.
Quand bien même, ne reconnaissant pas cela, vous rechercheriez
l'esprit à l'extérieur,
Comment pourriez-vous vous trouver vous-même en vous cherchant ailleurs ? Ainsi d'un idiot qui, immergé dans la foule
Et fasciné par son spectacle, se serait perdu lui-même,
Et, ne se reconnaissant plus, se chercherait lui-même partout,
Prenant à tort les autres pour lui-même.
De même, puisque vous ne voyez pas l'état naturel qui constitue la condition authentique des choses,
Vous vous diluez dans le samsara, ne sachant pas que les apparences sont l'esprit,
Et, sans voir que le bouddha est votre propre esprit, vous occultez l'au-delà de la souffrance.
Samsara et nirvana sont distincts, compte tenu de la connaissance et de l'ignorance,
Mais, en l'espace d'un instant, la différence entre eux s'abolit.
En les voyant ailleurs qu'en votre esprit, vous vous illusionnez.
Or la méprise et la non-méprise sont d'une unique essence.
Comme il n'est pas établi que la série psychique des êtres est double,
La nature de l'esprit sans artifices se libère quand on la laisse simplement en elle-même,
Mais si vous n'êtes pas conscient que l'illusion même gît dans l'esprit,
Vous ne comprendrez jamais ce sens ultime de la Réalité.
Par conséquent, observez en vous-même et par vous-même ce qui
émerge et surgit naturellement,
Ces apparences, observez d'où elles surgissent d'abord
Puis où elles résident entre-temps
Et la destination où elles se rendent pour finir.
A l’instar d'un corbeau [qui regarde dans] un puits
Puis s'envole du puits sans y retourner,
Les apparences émergent de l'esprit,
Et, étant surgies naturellement de l'esprit, s'y libèrent.
Cet esprit essentiel vide et clair connaît toutes choses, étant conscient
de tout,
Sa clarté et sa vacuité étant indivisibles depuis l'origine, on le
compare au ciel ;
Etabli définitivement en tant que claire évidence de la sagesse née : elle-même,
Il est de fait la Réalité même.
Comprendre ce qu'il est, c'est se rendre compte que toutes les apparences phénoménales de l'existence
Sont connues au sein de votre propre esprit, et que cette nature de l'esprit
Présente et radieuse est comme le ciel.
Toutefois, cet exemple du ciel qui illustre la Réalité
Ne peut être que partiel et provisoire, un simple signe indicateur.
Car la nature de l'esprit est un vide accompagné de présence vive.
clair en tous ses aspects,
Tandis que le ciel est un vide sans présence, une béance inanimée.
Par conséquent, le véritable sens de l'esprit ne saurait être montré
par le ciel.
Reposez donc dans cet état sans aucune distraction !"
On peut y lire, en différents passages, l'essentiel, avec assez peu de chichis, même si une part de l'exposé consiste à montrer en quoi différentes traditions de l'époque pointent finalement à la même présence, et ces traditions peuvent ne pas trop nous parler. Il y est aussi suggéré qu'il n'y a pas vraiment à méditer ni de sujet de méditation, et en cela je trouve que ce texte correspond assez bien à l'esprit zen de shikantaza.
J'aimerais trouver un pdf de ce texte dans la traduction de Ph. Cornu, celle que j'ai version papier. Je crois que ce texte résume vraiment clairement et directement pas mal de choses essentielles. Je prendrai peut-être la peine de le recopier si je ne le trouve nul part. En attendant, voici deux extraits, tirés de ce site : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
"Dans cette claire vacuité où les pensées passées se sont évanouies
sans trace aucune,
Dans cette fraîcheur où les pensées à venir ne sont pas encore :
A l'instant où s'établit le mode naturel sans fabrications, Voici cette conscience qui, à ce moment, est en elle-même tout ordinaire,
Et dès que vous tournez votre regard nu sur vous-même,
Ce regard qui n'a rien à voir débouche sur la clarté,
La Présence dans son évidence, nue et vive,
C'est une pure vacuité qui n'a été créée d'aucune manière.
Un état inaltéré où clarté et vide sont indivisibles,
Ni éternel puisque rien n'y existe vraiment
Ni néant puisqu'il est clair et vif.
Il ne se réduit pas à l'un, étant présent et limpide en toutes choses.
Et n'est pas le multiple, car tout y est d'une saveur unique dans l'inséparabilité,
Telle est cette Présence intrinsèque et elle n'est rien d'autre.
(...)
19. Même si on examinait avec attention l'univers entier, il serait
impossible de l'y trouver. Il n'est pas possible de découvrir la bouddhéité en dehors l'esprit.
Quand bien même, ne reconnaissant pas cela, vous rechercheriez
l'esprit à l'extérieur,
Comment pourriez-vous vous trouver vous-même en vous cherchant ailleurs ? Ainsi d'un idiot qui, immergé dans la foule
Et fasciné par son spectacle, se serait perdu lui-même,
Et, ne se reconnaissant plus, se chercherait lui-même partout,
Prenant à tort les autres pour lui-même.
De même, puisque vous ne voyez pas l'état naturel qui constitue la condition authentique des choses,
Vous vous diluez dans le samsara, ne sachant pas que les apparences sont l'esprit,
Et, sans voir que le bouddha est votre propre esprit, vous occultez l'au-delà de la souffrance.
Samsara et nirvana sont distincts, compte tenu de la connaissance et de l'ignorance,
Mais, en l'espace d'un instant, la différence entre eux s'abolit.
En les voyant ailleurs qu'en votre esprit, vous vous illusionnez.
Or la méprise et la non-méprise sont d'une unique essence.
Comme il n'est pas établi que la série psychique des êtres est double,
La nature de l'esprit sans artifices se libère quand on la laisse simplement en elle-même,
Mais si vous n'êtes pas conscient que l'illusion même gît dans l'esprit,
Vous ne comprendrez jamais ce sens ultime de la Réalité.
Par conséquent, observez en vous-même et par vous-même ce qui
émerge et surgit naturellement,
Ces apparences, observez d'où elles surgissent d'abord
Puis où elles résident entre-temps
Et la destination où elles se rendent pour finir.
A l’instar d'un corbeau [qui regarde dans] un puits
Puis s'envole du puits sans y retourner,
Les apparences émergent de l'esprit,
Et, étant surgies naturellement de l'esprit, s'y libèrent.
Cet esprit essentiel vide et clair connaît toutes choses, étant conscient
de tout,
Sa clarté et sa vacuité étant indivisibles depuis l'origine, on le
compare au ciel ;
Etabli définitivement en tant que claire évidence de la sagesse née : elle-même,
Il est de fait la Réalité même.
Comprendre ce qu'il est, c'est se rendre compte que toutes les apparences phénoménales de l'existence
Sont connues au sein de votre propre esprit, et que cette nature de l'esprit
Présente et radieuse est comme le ciel.
Toutefois, cet exemple du ciel qui illustre la Réalité
Ne peut être que partiel et provisoire, un simple signe indicateur.
Car la nature de l'esprit est un vide accompagné de présence vive.
clair en tous ses aspects,
Tandis que le ciel est un vide sans présence, une béance inanimée.
Par conséquent, le véritable sens de l'esprit ne saurait être montré
par le ciel.
Reposez donc dans cet état sans aucune distraction !"
p 118, traduction Philippe Cornu
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