Zen forum

Rejoignez le forum, c’est rapide et facile

Zen forum
Le Deal du moment :
Funko POP! Jumbo One Piece Kaido Dragon Form : ...
Voir le deal

Aller en bas
Rem.
Rem.
Messages : 719
Date d'inscription : 01/03/2020

Dukkha, pas vraiment la souffrance, plutôt l'insatisfaction ? - Page 3 Empty Re: Dukkha, pas vraiment la souffrance, plutôt l'insatisfaction ?

Mar 14 Avr - 18:47
Je ne parlais pas qu'à toi en disant cela.

EDIT : et je n'ai pas l'impression que ce soit Sakura qui ait fait dérivé le truc vers du personnel, encore que bon. Je ne sais pas.

Je dis juste ce que j'en pense. Si vous préférez faire autrement, ça vous regarde après.
avatar
Invité
Invité

Dukkha, pas vraiment la souffrance, plutôt l'insatisfaction ? - Page 3 Empty Re: Dukkha, pas vraiment la souffrance, plutôt l'insatisfaction ?

Mar 14 Avr - 19:04
Dans la mesure où tu réponds à mon post en reprenant un mot de celui-ci, c'est à moi que tu parles.
J'ai un seul pseudo, moi !
Les jeux de rôles et faux-semblant, tu les gardes pour zen et vous et leurs plus de 500 pseudos, et tous leurs autres forums en réseau.
Rem.
Rem.
Messages : 719
Date d'inscription : 01/03/2020

Dukkha, pas vraiment la souffrance, plutôt l'insatisfaction ? - Page 3 Empty Re: Dukkha, pas vraiment la souffrance, plutôt l'insatisfaction ?

Mar 14 Avr - 19:31
cabale de jardin a écrit:Dans la mesure où tu réponds à mon post en reprenant un mot de celui-ci, c'est à moi que tu parles.
J'ai un seul pseudo, moi !
Les jeux de rôles et faux-semblant, tu les gardes pour zen et vous et leurs plus de 500 pseudos, et tous leurs autres forums en réseau.

Voilà ce qui me semble être un peu de l'attaque personnelle.


avatar
Invité
Invité

Dukkha, pas vraiment la souffrance, plutôt l'insatisfaction ? - Page 3 Empty Re: Dukkha, pas vraiment la souffrance, plutôt l'insatisfaction ?

Mar 14 Avr - 19:35
Rem. a écrit:
cabale de jardin a écrit:Dans la mesure où tu réponds à mon post en reprenant un mot de celui-ci, c'est à moi que tu parles.
J'ai un seul pseudo, moi !
Les jeux de rôles et faux-semblant, tu les gardes pour zen et vous et leurs plus de 500 pseudos, et tous leurs autres forums en réseau.

Voilà ce qui me semble être un peu de l'attaque personnelle.

Il te semble ce que tu veux ou ce que tu as envie.
Mais j'y étais autant que toi pour savoir que c'est leur "comportement réel".
avatar
Invité
Invité

Dukkha, pas vraiment la souffrance, plutôt l'insatisfaction ? - Page 3 Empty Re: Dukkha, pas vraiment la souffrance, plutôt l'insatisfaction ?

Mar 14 Avr - 23:02
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Dukkha

Le bouddhisme, le bouddha historique et de nombreux sages de l'Inde, constatent simplement que le vivant et dukkha vont ensemble, sont indissociables l'un de l'autre. Dukkha est consubstantiel du vivant.
Dans les suttas bouddhistes, on trouve de nombreux exemples sur ce qu'est dukkha, par exemple il est dit : « quand le nourrisson naît, il pleure », ailleurs il est dit : « quand le cadet paraît, l'aîné en est jaloux ».

Vous voyez, il ne s'agit pas de réduire dukkha à la souffrance, mais de traduire la nature conjointe de dukkha avec la vie. Il n'est pas juste de traduire dukkha par souffrance.A l'instar de nombreux auteurs, j'ai toujours préféré conserver tel quel ce terme de « dukkha ». Il n'est pas non plus juste de traduire dukkha par toute une déclinaison de la souffrance dans les domaines physiques, fonctionnels, émotionnels affectifs. Non, on peut simplement reconnaître que ce qui rend dukkha plus évident c'est la souffrance, mais que la souffrance n'est que le symptôme de dukkha, et qu'elle n'est que la manifestation finale d'un processus.

Si l'on veut bien observer attentivement l'énoncé des quatre nobles vérités, fondement du premier discours du bouddha historique et seule base commune de tous les courants du bouddhisme, on y retrouve quatre fois la notion de dukkha :


1 – il y a dukkha
2 – l'attachement est la cause de dukkha
3 – quand l'attachement cesse, alors cesse dukkha
4 – voici le chemin qui conduit à la cessation de dukkha

La notion de dukkha est centrale dans le bouddhisme et la parfaite compréhension de dukkha est fondamentale pour la pleine compréhension du bouddhisme. C'est pourquoi le seul mot de souffrance ne doit pas et en peut pas être retenu comme seule traduction du mot dukkha. Rater la juste compréhension de dukkha, c'est à mon avis, manquer complètement la compréhension du bouddhisme dans son entier.
Une autre façon d'approcher la notion de dukkha est également de regarder son étymologie. Le mot a très certainement une origine sanskrite et a ensuite été traduit en pali. En tout état de cause, en sanskrit, dukkha s'écrit duakha et est composé de deux éléments, le premier est un préfixe (il n'est donc pas étonnant de voir ce mot ensuite être appliqué ou applicable à de nombreuses situations) « du » qui veut dire « incorrect », « impropre », « mal » et de la racine « stha » qui veut dire « emplacement », « établissement ». Ainsi la traduction en français que l'on pourrait retenir parmi d'autres pourrait être « incorrectement établi » qui reflète l'idée de quelque chose qui advient, qui s'installe, qui s'impose, et qui bouleverse ce qui était établi.


Avant de poursuivre sur l'exposé de dukkha et de détailler les exemples qui manifestent les différentes formes de dukkha tels qu'ils sont présentés dans le discours du bouddha historique, voici comment les commentateurs et les érudits bouddhistes distinguent les différentes variantes de dukkha. Il ne s'agit pas ici d'expliquer ou de désigner un phénomène qui conduit à dukkha ou qui est la manifestation de dukkha, il s'agit simplement de ranger les différentes manifestations de dukkha dans des catégories distinctes.

Dukkha peut être décomposé en sept catégories :


1 – Dukkha dukkha
2 – Viparinâma dukkha
3 – Sankhara dukkha
4 – Paticchanna dukkha
5 – Atpaticchanna dukkha
6 – Pariyâya dukkha
7 – Nippariyâya dukkha


1 – Dukkha dukkha
Dukkha dukkha, c'est la dimension première de la souffrance physique ou mentale.

Ce sont les douleurs physiques, les maux affectant les différentes parties du corps, ce sont les dysfonctionnements physiologiques, les maladies, les traumatismes, les handicaps, les difficultés fonctionnelles …

Ce sont également tous les états mentaux pathogènes, la tristesse, la peine, la mélancolie, la torpeur, l'inquiétude, le désespoir, l'angoisse, la détresse, le mal être, la solitude …

Tout cela est dukkha et correspond à ce qui est généralement signifié par le mot « souffrance ».

Tout un chacun a pu éprouver ces sensations désagréables et on ne rencontre personne qui n'y soit pas assujetti.


2 – Viparinâma dukkha

Viparinâma dukkha pourrait être traduit par dukkha dû au changement. Cette forme intéresse tous les états plaisants de satisfaction physique et mentale, où le sujet se sent bien et jouit pleinement de ses sens. Il apparaît tout naturellement que cette plénitude sensorielle et affective est perpétuellement recherchée. Mais il intervient toujours des circonstances qui font que ce plaisir est interrompu, diminué, empêché, rendu difficile ou impossible. Il en résulte un sentiment de perte de cet état, extrêmement frustrant, douloureux, déstabilisant. C'est ce changement qui se tient toujours à l'horizon de cette plénitude qui est dukkha.

Alors que beaucoup estiment que ces circonstances sont imprévisibles, soudaines, accidentelles, le bouddhisme considère qu'il est dans la nature même de cette pleine satisfaction ne pas durer, de s'arrêter, de se dissiper. Bref, c'est cette plénitude même qui est dukkha.

Le sujet connaît de telles situations tout au long de sa vie. Depuis la naissance, où il quitte l'univers utérin, puis au moment du sevrage, puis quand la mère réduit et suspend son omniprésence charnelle, toutes ces situations sont marquées par un changement souvent brutal. Les ages successifs depuis l'enfance, l'adolescence jusqu'à l'âge adulte sont semés d'événements de cette nature.

Tout cela est dukkha dû au changement.


3 – Sankhara dukkha

Pour poursuivre sur cet exposé de dukkha après la souffrance pure (dukkha dukkha) et après le plaisir exposé au changement (viparinâma dukkha), on pourrait penser comme le suggère ailleurs le bouddhisme qu'une attitude d'indifférence au plaisir en lui-même pourrait permettre de se prémunir de dukkha.

Ainsi, pourrait-on penser, l'équanimité, c'est-à-dire le fait de ne ressentir ni plaisir, ni déplaisir des sensations qui sont vécues, pourrait permettre de se soustraire de dukkha.

Il n'en est rien, l'équanimité qui certes, réduit considérablement la possibilité de dukkha, est aussi dukkha, car elle est aussi fragile, limitée, bref impermanente.

Ce qui est dukkha ici, c'est l'effort nécessaire pour accéder et pour maintenir cet état d'équanimité. Ce qui est dukkha, c'est que cet état répond à l'existence de certaines conditions qui lorsque qu'elles ne sont pas réunies font disparaître cet état. Tous ces états, toutes ces formations mentales, toutes ces perceptions sont conditionnées, et en tant que telles sont dukkha.

Le bouddhisme postule que « tous les états conditionnés sont dukkha ».


4 – Paticchanna dukkha

Littéralement paticchanna dukkha signifie douleurs cachées ou dissimulées. C'est le propre des problèmes de santé douloureux mais non visibles, c'est le propre des états mentaux perturbés qui nous affectent sans que rien n'y puisse paraître à l'extérieur.

Cette forme de dukkha, qui n'est pas évidente, pas visible, pas apparente, est aussi appelée apataka dukkha (dukkha non apparente).


5 – Atpaticchanna dukkha A l'inverse, toutes les blessures corporelles apparentes ( les plaies, les bosses, les hématomes etc…), qui ne sont pas liées à la nature intrinsèque du corps ou de l'organe mental, mais qui ont des causes externes, sont appelées atpaticchanna dukkha ou bien dukkha exposé. On peut également les désigner comme pakata dukkha c'est-à-dire dukkha évidente.


6 – Pariyâya dukkha

Il s'agit ici de dukkha en devenir. Toutes les perceptions ou formations mentales, toutes les orientations qui ne sont pas immédiatement dukkha, mais peuvent conduire à une situation où dukkha va nécessairement se présenter sont désignées comme pariyâya dukkha.


7 – Nippariyâya dukkha

Littéralement nippariyâya dukkha signifie dukkha directe. Il s'agit de cette forme de dukkha intrinsèque et consubstantielle qui apparaît et réapparaît de la même manière et en fonction des mêmes circonstances. C'est le dukkha qui advient présentement et inévitablement.

Cette forme de dukkha directe ou dukkha intrinsèque vient en contre point de la forme de dukkha précédente qu'on pourrait appeler « dukkha à retardement » ou « dukkha indirecte ».

[Nota : certains auteurs ont rassemblé ces sept catégories en trois groupes.]


Pour mieux comprendre ce caractère bien spécifique de la notion de dukkha et la place fondamentale dans la pensée bouddhique, il convient de revenir aux déclarations du bouddha historique lui-même.

Voilà ce que dit le bouddha historique dans le Dhamma Cakkappavattana Sutta : « Voici, ô bikkhus, la noble vérité sur dukkha. La naissance est dukkha, la vieillesse est dukkha, la maladie est dukkha, la mort est dukkha, l'union avec ce que nous haïssons est dukkha, la séparation d'avec ce que nous aimons est dukkha, ne pas obtenir ce que nous désirons est dukkha, en résumé les cinq agrégats d'attachement sont dukkha ».

Le bouddha historique expose et décompose de manière simple des différentes composantes de dukkha. Il démontre dukkha en désignant toutes les situations où se rencontre dukkha. Ainsi dukkha est :


1 – la naissance,
2 – la vieillesse,
3 – la maladie,
4 – la mort,
5 – l'union avec ce qui est haï,
6 – la séparation d'avec ce qui est aimé,
7 – la non-obtentionn de ce qui est désiré,
8 – les cinq agrégats.


1 – la naissance ~ jâti dukkha ~
Il ne faut pas comprendre la naissance uniquement comme le fait de naître physiquement. Il est vrai que pour les bouddhistes et pour de nombreux orientaux, ce n'est pas la mort qui est inexorable, c'est la naissance. En effet, il n'y a pas de mort sans naissance préalable. Il n'est pas étonnant de la trouver en tête de liste.

La naissance, c'est la renaissance. La naissance, c'est surtout le fait de revenir vers une situation de non maîtrise des choses ou de non contrôle des choses (émotions, sentiments, attachement aux personnes, aux objets, aux perceptions, aux formations mentales …). C'est ce point de départ qui inaugure l'engrenage qui conduit tôt ou tard à dukkha. C'est en tant que tel que « la naissance » est dukkha.

La naissance, c'est aussi la volonté, l'acharnement, l'attachement à la continuation, à perpétuation, à l'ininterruption, au renouvellement des choses, du plaisir des sens … C'est cette volonté, cet acharnement, cette lutte pour revenir qui est dukkha.

2 – la vieillesse ~ jarâ dukkha ~

Il ne faut pas associer d'une manière arbitraire la vieillesse et dukkha. Ce qui est dukkha dans la vieillesse, ce peut être bien sûr l'affaiblissement physique et psychique dû à l'age, mais de ce point de vue, chaque individu ne vieillit pas de la même façon. Ce peut être également la diminution des facultés mentales ou physiques, la perte progressive de jouissance sensorielle, qu'elle soit sensuelle ou existentielle, mais là encore chaque individu se positionne différemment par rapport à ces changements. Ce qui est dukkha dans la vieillesse, c'est le caractère incertain, fragile, changeant, fugace, du vivant, des sensations, des sentiments, des attachements. C'est cela que le vieillissement révèle à chaque instant invariablement, imperturbablement, inexorablement.

3 – la maladie ~ dukkha dukkha ~

Ici encore, il ne faut pas limiter dukkha à la simple dimension de la douleur qu'occasionne la maladie. De plus, de nombreuses affections ne sont pas douloureuses ce qui est d'ailleurs la raison de leur non-détection.

De la même manière, la maladie est dukkha car elle prive abruptement le sujet de tout ou partie de ses moyens. Le caractère incertain, changeant et défaillant du vivant apparaît d'une façon plus brutale, voire contraire même au sens du vivant. C'est également le caractère relatif de nos certitudes sur notre propre corps qui sont mises en échec, ce que ne croyons être sain, en bon état de fonctionnement ne l'est peut-être pas.

4 – la mort ~ marana dukkha ~

Naturellement, la mort est dukkha, comme la vieillesse et la maladie cela se comprend aisément. Là encore, il ne s'agit pas de se focaliser sur le seul fait de la mort. D'ailleurs les bouddhistes s'inscrivent dans une philosophie plus globale qui considère que la vie commence avant la naissance et ne s'achève pas après la mort. Les bouddhistes partagent avec l'indouisme et de nombreux courants d'Asie, l'idée que la mort en tant que telle n'est pas la véritable fin. La mort n'est pas dukkha en tant qu'émotion ou en tant que peur, mais simplement en tant que stade ultime d'une vie, mais pas « fin » ultime (celle-ci étant le parinibbana).

La mort, c'est la désagrégation des cinq agrégats qui achève ce processus décomposé dans ses étapes précédentes, soit après la naissance, la vieillesse et la maladie.

Avec la mort, ce qui est mis en relief c'est le caractère transitoire et passager de la vie par elle-même.

5 – l'union avec ce qui est haï ~ appiyehi sampayoga dukkha ~

Etre associé avec ce que l'on n'aime pas, au-delà de l'aspect insatisfaisant, déplaisant, désagréable et même stressant que cela peut avoir, met en relief le caractère extrêmement limité de notre système de valeurs, qui ne vaut que pour autant qu'il est partagé.

L'absence de souci de l'autre, l'individualisme, le manque de solidarité, l'arrivisme, la cupidité, la médisance …sont autant d'attitudes que nous rencontrons dans nos milieux professionnels, dans nos voisinages résidentiels, et autres. Ces attitudes sont naturellement autant d'obstacles à un développement personnel harmonieux dont chacun souhaite se détourner. Ces situations sont d'autant plus insoutenables qu'on ne peut pas toujours s'en soustraire.

Il est naturel que tout un chacun cherche à se rapprocher de ce qu'il aime et à se détourner de ce qu'il hait, mais la réalité de la société peut rendre cette inclination naturelle difficilement réalisable.

Ce qui est dukkha c'est cette inadéquation de nos valeurs à celles de certains autres, c'est l'impossibilité de cohésion avec certains systèmes ou certaines organisations, c'est cet obstacle interposé à soi même dans nos relations au monde et aux autres.

6 – la séparation d'avec ce qui est aimé ~ piyehi vippayoga dukkha ~

La perte, l'absence, le manque, l'éloignement c'est aussi dukkha. Ici dukkha, renvoie à des sentiments qui se situent en dehors de la perception sensorielle. Ces situations illustrent là encore la fragilité de nos constructions, en particulier quand elles impliquent nos relations avec les autres.

Clairement, c'est l'attachement aux personnes ou aux choses qui est dukkha.

On voit bien ici, que dukkha n'est pas seulement ce qui est négatif. En fait, l'affection, l'amour, l'attachement à l'autre, le plaisir, la satisfaction, le contentement, tout cela est aussi dukkha. C'est dukkha, non pas directement, mais parce que ces situations sont temporaires, qu'elles ne durent pas, que tôt ou tard une séparation aura lieu et que tous ces sentiments se dissiperont en générant de l'inquiétude, de l'émotion, de l'affliction ...

7 – la non-obtention de ce qui est désiré ~ icchitalâbha dukkha ~

Il est évident pour tout un chacun que nous sommes perpétuellement à la recherche de l'obtention de tel ou tel objet de consommation, de telle ou telle marque ostentatoire de statut social (une belle voiture, un appartement dans un bon quartier …), de la compagnie de telle ou telle personne (un beau garçon ou une belle fille). Il est également évident que cette volonté effrénée d'appropriation ne se traduit pas toujours par des résultats positifs et que les déceptions sont nombreuses. Il faut pouvoir se satisfaire d'autre chose, mais souvent le besoin ressurgit, et la volonté d'appropriation se renouvelle.

Ce qui est dukkha ce n'est pas seulement le fait de n'avoir pas obtenu ce que l'on désirait, mais c'est cet acharnement irrépressible à vouloir obtenir, à s'approprier, à s'accaparer, à vouloir pour soi, à vouloir à soi seul toutes ces choses.

En général, le contentement de la jouissance des objets que nous possédons ou des biens que nous nous sommes procurés est très éphémère et tout un chacun une fois qu'il a obtenu ce qu'il voulait, délaisse ce qu'il vient d'obtenir pour porter son dévolu sur un nouvel objet. Cette insatisfaction récurrente, qui pousse à vouloir toujours plus, advient parce qu'il est évident qu'une fois que les objets désirés ont été obtenus, ils n'apportent ni une satisfaction durable, ni un meilleur être, ni la résolution des difficultés du quotidien, ni le bonheur.

Ce qui est dukkha, c'est cette illusion de la satisfaction qui ne dure pas, qui s'efface rapidement, qui rend vains les efforts déployés, qui relativise les motivations de ces efforts et qui conduit à une nouvelle démarche d'appropriation vers un nouvel objet. Un cycle sans fin s'enclenche et se ré-enclenche à chaque fois et une renaissance vers une nouvelle envie s'enclenche une fois la précédente satisfaite.

8 – les cinq agrégats ~ pañcupâdânakkhandhâ dukkha ~

Rappelons que les cinq agrégats sont ce qui caractérisent tout être vivant, à savoir :


1 – les formes matérielles
2 – les sensations
3 – les perceptions
4 – les formations mentales (les représentations mentales)
5 – la conscience

Les cinq agrégats sont des agrégats d'attachement parce que le sujet a toujours tendance à considérer que chacun de ces éléments lui appartiennent, sont siens, sont stables, durables, sans fin.
Tout être vivant à tendance à croire que cette forme physique, cet ensemble d'éléments matériels est le moi, est solide, persistant, durable, mais la simple observation attentive de la réalité démontre que ceci est une illusion.

Tout être vivant à tendance à croire que les sensations sont lui, sont à lui, sont le moi, sont inaltérables, sont durables, mais, la simple observation démontre le contraire.

Tout être vivant à tendance à croire que les perceptions sont le moi, sont durables, mais, là encore, la simple observation démontre que ce n'est pas le cas.

Tout être vivant à tendance à considérer que les formations mentales fabriquées à partir de ces trois agrégats et par l'organe mental sont le vrai moi, celui là même qui est permanent, inaliénable, stable, inscrit dans la durée, mais, encore une fois, la simple observation démontre que cela n'est qu'une chimère.

Tout être vivant à tendance à croire que la conscience qu'il élabore de connaître et de savoir à partir des données du corps, des sensations, des perceptions et des formations mentales est le « Moi », est le « Je », est le point où réside cette personnalité inattaquable, inviolable, sans fin, sans limite … , mais, sur cet agrégat comme sur les autres, il n'y a que variation, que changement, que transformation, qu'incertitude, que dissipation, que disparition.

A chaque processus de perception, qu'il s'agisse de voir (1er agrégat : éléments matériels formant ce qui deviendra l'image, 2ème agrégat : contacts visuels entre l'œil et la chose vue, 3ème agrégat : image perçue, intellection, 4ème agrégat : interprétation de l'image perçue, 5ème agrégat : conscience que l'image perçue s'inscrit dans tout un ensemble de significations), de sentir, d'entendre, de toucher, de goûter ou de comprendre, à chacun de ces processus, à chacune de ces étapes de ces processus, le sujet a toujours tendance à s'abandonner à ces données. Il y a l'appropriation de ces processus, il y a le caractère agréable, neutre ou désagréable qui y sont associés et toutes les tentatives qui sont développées soit pour renouveler ces plaisirs, soit pour éviter ces déplaisirs, il y a l'attachement à ces données et l'effort pour s'en souvenir, pour se remémorer les moyens de les retrouver. Tous ces aspects sont illusoires, transitoires, impermanents. Tous ces aspects sont dukkha.

En résumé, les cinq agrégats sont dukkha :


– les formes matérielles sont dukkha,
– les sensations sont dukkha,
– les perceptions sont dukkha,
– les formations mentales (les représentations mentales) sont dukkha,
– la conscience est dukkha.

Dans toute son expérience, dans toutes ses recherches, au cours de sa très longue investigation sur le monde, dans toutes ses méditations, tout au long de sa retraite, le bouddha historique n'a vu que le changement, que toutes choses étaient soumises au changement. Tout n'est que naissance, croissance, altération, décroissance, dépérissement, mort, disparition, dispersion.
Il peut paraître vain, compte tenu de l'exposé qui est développé ci-dessus, de continuer à vouloir mettre une traduction en face du mot dukkha, la seule solution est bien de lister un catalogue de propositions. Ainsi dukkha renvoie à :
- insatisfaction, frustration, non-contenttement, déplaisir, non plaisir,
- échec, imperfection, inachèe;vement, inconfort,
- attente, ennui, inquiétude, crainnte, angoisse, mal être,
- atténuation, altération, ddéperdition, dépérissement,
- fin, interruption, disparition, mort, - déception, tristesse, mélaancolie,
- énervement, colère, impulssivité, mécontentement, conflit, incompatibilité,
- maladie, douleur, peine, affection, trouuble, malaise, souffrance.

L'URL de ce site est [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
ou bien [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Conception, textes et photographies : Christian Prud'homme
Rem.
Rem.
Messages : 719
Date d'inscription : 01/03/2020

Dukkha, pas vraiment la souffrance, plutôt l'insatisfaction ? - Page 3 Empty Re: Dukkha, pas vraiment la souffrance, plutôt l'insatisfaction ?

Mar 14 Avr - 23:24
merci pour ce texte.
avatar
Invité
Invité

Dukkha, pas vraiment la souffrance, plutôt l'insatisfaction ? - Page 3 Empty Re: Dukkha, pas vraiment la souffrance, plutôt l'insatisfaction ?

Mar 14 Avr - 23:27
De rien, j'espère que t'as vu le lien avec le SON: "aka"...

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
dukkha s'écrit duakha et est composé de deux éléments, le premier est un préfixe (il n'est donc pas étonnant de voir ce mot ensuite être appliqué ou applicable à de nombreuses situations) « du » qui veut dire « incorrect », « impropre », « mal » et de la racine « stha » qui veut dire « emplacement », « établissement ».
sakura
sakura
Admin
Messages : 339
Date d'inscription : 03/03/2020

Dukkha, pas vraiment la souffrance, plutôt l'insatisfaction ? - Page 3 Empty Re: Dukkha, pas vraiment la souffrance, plutôt l'insatisfaction ?

Mer 15 Avr - 0:45
Rem. a écrit:Je ne parlais pas qu'à toi en disant cela.

EDIT : et je n'ai pas l'impression que ce soit Sakura qui ait fait dérivé le truc vers du personnel, encore que bon. Je ne sais pas.

Je dis juste ce que j'en pense. Si vous préférez faire autrement, ça vous regarde après.

Je n'ai pas l'impression d'avoir fait dévier la conversation non plus et je trouve pesantes et infantiles les attaques perso quand on partage son point de vue. Je ne pense pas que le sérieux ou le respect soit un point négatif lors d'une discussion, mais sur les forums tout semble surréaliste et souvent je ne sais pas quelle est la part de "plaisanterie" quelle est la part de moquerie méprisante.
avatar
Invité
Invité

Dukkha, pas vraiment la souffrance, plutôt l'insatisfaction ? - Page 3 Empty Re: Dukkha, pas vraiment la souffrance, plutôt l'insatisfaction ?

Mer 15 Avr - 1:02
Le point de vue, ce n'est pas comme le pain de Jésus qui le "partage".

Vivement qu'Abraxas et renéJanus ( ou "Christophe Lephay") s'inscrivent, qu'on rigole...

sakura a écrit:
Rem. a écrit:Je ne parlais pas qu'à toi en disant cela.

EDIT : et je n'ai pas l'impression que ce soit Sakura qui ait fait dérivé le truc vers du personnel, encore que bon. Je ne sais pas.

Je dis juste ce que j'en pense. Si vous préférez faire autrement, ça vous regarde après.

Je n'ai pas l'impression d'avoir fait dévier la conversation non plus et je trouve pesantes et infantiles les attaques perso quand on partage son point de vue. Je ne pense pas que le sérieux ou le respect soit un point négatif lors d'une discussion, mais sur les forums tout semble surréaliste et souvent je ne sais pas quelle est la part de "plaisanterie" quelle est la part de moquerie méprisante.  
sakura
sakura
Admin
Messages : 339
Date d'inscription : 03/03/2020

Dukkha, pas vraiment la souffrance, plutôt l'insatisfaction ? - Page 3 Empty Re: Dukkha, pas vraiment la souffrance, plutôt l'insatisfaction ?

Mer 15 Avr - 1:10
cabale de jardin a écrit:Le point de vue, ce n'est pas comme le pain de Jésus qui le "partage".

Vivement qu'Abraxas et renéJanus s'inscrivent, qu'on rigole...

On veut peut-être trop convaincre pour partager vraiment.

"'Abraxas et renéJanus " Je ne les connais pas
avatar
Invité
Invité

Dukkha, pas vraiment la souffrance, plutôt l'insatisfaction ? - Page 3 Empty Re: Dukkha, pas vraiment la souffrance, plutôt l'insatisfaction ?

Mer 15 Avr - 1:15
sakura a écrit:

"'Abraxas et renéJanus " Je ne les connais pas

des vainqueurs...
sakura
sakura
Admin
Messages : 339
Date d'inscription : 03/03/2020

Dukkha, pas vraiment la souffrance, plutôt l'insatisfaction ? - Page 3 Empty Re: Dukkha, pas vraiment la souffrance, plutôt l'insatisfaction ?

Mer 15 Avr - 1:29
cabale de jardin a écrit:
sakura a écrit:

"'Abraxas et renéJanus " Je ne les connais pas

des vainqueurs...

Ah d'accord Smile
avatar
Invité
Invité

Dukkha, pas vraiment la souffrance, plutôt l'insatisfaction ? - Page 3 Empty Re: Dukkha, pas vraiment la souffrance, plutôt l'insatisfaction ?

Mer 15 Avr - 1:39
sakura a écrit:
cabale de jardin a écrit:
sakura a écrit:

"'Abraxas et renéJanus " Je ne les connais pas

des vainqueurs...

Ah d'accord Smile

donc tu comprends pourquoi il vaut mieux être vaincus....
sakura
sakura
Admin
Messages : 339
Date d'inscription : 03/03/2020

Dukkha, pas vraiment la souffrance, plutôt l'insatisfaction ? - Page 3 Empty Re: Dukkha, pas vraiment la souffrance, plutôt l'insatisfaction ?

Mer 15 Avr - 1:48
Je préfère quand les montagnes redeviennent des montagnes moi aussi
avatar
Invité
Invité

Dukkha, pas vraiment la souffrance, plutôt l'insatisfaction ? - Page 3 Empty Re: Dukkha, pas vraiment la souffrance, plutôt l'insatisfaction ?

Mer 15 Avr - 2:02

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Dans son discours, le Rathavinitasutta, Gautama Bouddha expose la parabole des Sept relais.
De même qu'un homme doit emprunter plusieurs chariots, prenant des correspondances, afin de parvenir au point qu'il souhaite, de même celui qui pratique le bouddhisme, s'il veut atteindre le Nibbana, doit passer par sept points.
Toujours selon ce discours, la pureté de la discipline permet la pureté de la concentration, qui permet la pureté de la vue, etc.
avatar
Invité
Invité

Dukkha, pas vraiment la souffrance, plutôt l'insatisfaction ? - Page 3 Empty Re: Dukkha, pas vraiment la souffrance, plutôt l'insatisfaction ?

Sam 2 Mai - 23:38
Rem. a écrit:Dernière édition par Rem. le Mar 14 Avr - 16:44, édité 3 fois (Raison : Cohérence / création d'un nouveau sujet sur Dukkha.)

Et tes dispersions et divisions de sujets, ils sont cohérents ?

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
sakura
sakura
Admin
Messages : 339
Date d'inscription : 03/03/2020

Dukkha, pas vraiment la souffrance, plutôt l'insatisfaction ? - Page 3 Empty Re: Dukkha, pas vraiment la souffrance, plutôt l'insatisfaction ?

Lun 11 Mai - 9:10
question : Vous dites que, quand la souffrance est intolérable, elle peut être à l'origine d'une absolue remise en question de nos pensées...

Réponse : Quand tout se passe bien, nous ne remettons pas en cause les relations que nous entretenons avec les autres. En revanche, dès que quelque chose cloche, nous commençons à douter de leur pertinence. Cela signifie que nous n'acceptons de modifier notre point de vue que lorsque nous souffrons. Le bouddhisme n'empêche pas de souffrir quand on le pratique, il nous pousse, au contraire, à nous confronter à la réalité de la souffrance, qui est indissociable de l'existence. La nier ne sert à rien. C'est ce qu'enseigne le bouddhisme : à l'accepter et à se remettre en question pour transformer le type de relation que nous entretenons avec elle. Pour cela, il montre comment mettre de la distance entre la douleur et nous en utilisant la raison. Comment éprouver un sentiment de bonté vis-à-vis de soi et de toutes les personnes concernées par la situation qui pose problème. C'est un changement radical d'attitude qui n'est ni fataliste ni masochiste, puisque ce comportement vise à ne plus subir la douleur, à ne plus s'identifier à elle. Cela s'apprend. C'est ce que j'essaye de transmettre.

Interview Ponlop Rinpoché, maitre tibétain dzogchen
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
avatar
Invité
Invité

Dukkha, pas vraiment la souffrance, plutôt l'insatisfaction ? - Page 3 Empty Re: Dukkha, pas vraiment la souffrance, plutôt l'insatisfaction ?

Lun 11 Mai - 16:32
Ce qu’enseigne le bouddhisme, comme il dit, me semble polymorphe. C’est à la mesure de ce que je peux en comprendre qu’il me parle. Un même texte pourra être indéfiniment revisité en fonction de la manière dont il fait résonner la conscience de soi, laquelle me semble t’il est en constante évolution, peut-être même en constante ouverture. Aussi, chacun devrait prendre cette précaution qui serait de dire : « Voilà ce que m’enseigne le bouddhisme, et c’est ma compréhension que je vous livre ». Bien sûr, nous ne le faisons pas toujours, car nous prenons des raccourcis, mais quelque part, ceci devrait toujours être présent dans un coin de notre tête je pense. Puisque tu cites cet extrait, c’est qu’il correspond à ce que tu as besoin d’entendre. Ce que j’ai compris grâce à notre conversation, c’est qu’il en est de même pour moi, et qu’ainsi, quoi que nous puissions dire, nous ne devrions pas le faire pour convaincre, mais pour être entendu, et avant tout par soi-même, ( formuler ce que l'on comprend est un excellent exercice pour pouvoir véritablement bien s'approprier cette compréhension ). Que cela puisse être entendu par d’autres, serait la preuve disons qu’il puisse y avoir des similitudes dans les obstacles et les libérations que nous rencontrons. Mais l’erreur serait de croire je crois qu’un enseignement puisse être adapté en tout temps, à toutes les oreilles. Je le pense pour la raison -et sans que ce ne soit une question d’un plus ou moins haut niveau de compréhension-, que nous ne nous trouvons pas tous au même endroit au même moment. Par conséquent toute chose devrait être proposée, et du point de vue de celui qui reçoit cette proposition, l’idéal je crois, compte tenu de ce qui vient d’être dit, serait d’éviter de rejeter. En fait, c’est une bonne nouvelle, car nous n’avons pas forcément à tomber d’accord, accord qui signifie dans bien des cas, essayer de faire correspondre des mouvements intimes et justes circonstanciellement et individuellement parlant avec ceux de nos alter égos. Ceci ne me semble finalement pas indispensable et je dirais même plus : cette manière de s’éprouver primitivement identique à tous ses semblables avec ce que cela implique de volonté de réduire l’autre à ce que l’on est soi-même me semble facteur de division.
sakura
sakura
Admin
Messages : 339
Date d'inscription : 03/03/2020

Dukkha, pas vraiment la souffrance, plutôt l'insatisfaction ? - Page 3 Empty Re: Dukkha, pas vraiment la souffrance, plutôt l'insatisfaction ?

Lun 11 Mai - 18:07
SHim a écrit:
Ce qu’enseigne le bouddhisme, comme il dit, me semble polymorphe. C’est à la mesure de ce que je peux en comprendre qu’il me parle. Un même texte pourra être indéfiniment revisité en fonction de la manière dont il fait résonner la conscience de soi, laquelle me semble t’il est en constante évolution, peut-être même en constante ouverture.
Oui, le bouddhisme est polymorphe, et il y a plusieurs courants bouddhistes et de nombreuses écoles.
Oui, notre compréhension des textes évolue et généralement, c'est la compréhension présente qu'on livre au moment où on écrit.


Puisque tu cites cet extrait, c’est qu’il correspond à ce que tu as besoin d’entendre. Ce que j’ai compris grâce à notre conversation, c’est qu’il en est de même pour moi, et qu’ainsi, quoi que nous puissions dire, nous ne devrions pas le faire pour convaincre, mais pour être entendu, et avant tout par soi-même, ( formuler ce que l'on comprend est un excellent exercice pour pouvoir véritablement bien s'approprier cette compréhension ).
Ce texte qui est un article de presse et non un enseignement. J'ai déjà exprimé mon point de vue sur ce fil, alors je n'ai pas besoin de m'en approprier la compréhension en le reformulant alors qu'il est assez proche de ce que je pense et que sa mise en lecture est au contraire plus enrichissante pour chacun que de paraphraser un auteur ou ne donner uniquement ma compréhension. Je ne cherche pas à convaincre pour autant mais le propose en support de discussion.


Aussi, chacun devrait prendre cette précaution qui serait de dire : « Voilà ce que m’enseigne le bouddhisme, et c’est ma compréhension que je vous livre ». Bien sûr, nous ne le faisons pas toujours, car nous prenons des raccourcis, mais quelque part, ceci devrait toujours être présent dans un coin de notre tête je pense.Par conséquent toute chose devrait être proposée, et du point de vue de celui qui reçoit cette proposition, l’idéal je crois, compte tenu de ce qui vient d’être dit, serait d’éviter de rejeter.

Oui, j'aurais pu rajouter un commentaire pour dire que je voyais les choses à sa manière, mais cela ne veut pas dire. Ca m'a paru évident et tu l'as dit toi-même, c'est ce que tu as compris de ce que j'ai exprimé et c'est un article de presse et non un enseignement. Il m'a semblé qu'on pouvait s'en servir de support de discussion, mais c'est d'accord, je mettrais une annotation la prochaine fois disant que je suis d'accord avec lui, plutôt que de simplement l'ajouter à une conversation dans laquelle j'avais déjà donné mon avis sur la question. Ca peut en effet sembler plus légitime que nos interprétations, même si on sait que tous les maitres ne sont pas nécessairement du même avis et qu'il y a un monde entre Walpola Rahula et Chögyam Trungpa.

En fait, c’est une bonne nouvelle, car nous n’avons pas forcément à tomber d’accord, accord qui signifie dans bien des cas, essayer de faire correspondre des mouvements intimes et justes circonstanciellement et individuellement parlant avec ceux de nos alter égos. Ceci ne me semble finalement pas indispensable et je dirais même plus : cette manière de s’éprouver primitivement identique à tous ses semblables avec ce que cela implique de volonté de réduire l’autre à ce que l’on est soi-même me semble facteur de division.

Je ne suis pas sure de bien comprendre tes dernières phrases parce que je n'ai pas partagé ce texte dans l'idée de prouver que j'ai raison comme tu sembles le penser.
Tout simplement parce qu'aucun de nous n'a raison ou tort. Mais tu sembles créer une lutte imaginaire autour d'une divergence d'opinion. Nous n'avons pas à tomber d'accord, nous partageons.

Je cherche depuis deux jours des sujets pouvant intéresser quelqu'un. Je n'en ai pas l'habitude et tu as eu raison de me dire de ne pas balancer un texte sans avis personnel.


Dernière édition par sakura le Lun 11 Mai - 20:22, édité 2 fois
avatar
Invité
Invité

Dukkha, pas vraiment la souffrance, plutôt l'insatisfaction ? - Page 3 Empty Re: Dukkha, pas vraiment la souffrance, plutôt l'insatisfaction ?

Lun 11 Mai - 20:18
Sakura a écrit:Je ne suis pas sure de bien comprendre tes dernières phrases parce que je n'ai pas partagé ce texte dans l'idée de prouver que j'ai raison comme tu sembles le penser.

Apparemment j'ai dû mal m'exprimer parce que ce n'est pas ce que je pense. C'est moi qui suis entré en jeu pour mentionner l'existence de nos points de vue divergents, puisque j'avais bien compris que ce que dit ce Rimpoché est conforme à ce que tu penses et que tu as déjà parfaitement bien exprimé en partie plus tôt dans ce sujet. Ta citation s'inscrivant par ailleurs à la suite de notre conversation au sein de laquelle j'ai exprimé un point de vue différent du tien, j'ai dis là dessus en résumé et pour essayer d'embrasser la différence de nos points de vue ainsi enfin que pour élargir le sujet, qu'il n'était pas en somme indispensable d'être d'accord, puisque ce que nous avons besoin de formuler ou d'entendre être formulé correspond à ce que nous avons besoin d'entendre qui parfois comme dans le cas de cette citation que tu as postée n'est utile d'ailleurs aurais-je pu ajouter, que comme confirmation de notre propre compréhension des choses.
Rem.
Rem.
Messages : 719
Date d'inscription : 01/03/2020

Dukkha, pas vraiment la souffrance, plutôt l'insatisfaction ? - Page 3 Empty Re: Dukkha, pas vraiment la souffrance, plutôt l'insatisfaction ?

Mer 13 Mai - 1:43
Faut faire gaffe avec tout ça, parce qu'on fait face à de sérieux problèmes d'accoutumances et d'habitude.

Le Bouddhisme n'enseigne quand même pas plein de choses différentes. Il en enseigne grosso modo 4 ou 8, pour faire simple, les quatre vérités et le sentier octuple. Que chacun adapte un peu cela dans son entendement personnel, avec son langage propre, ne veut pas dire que ce n'est pas univoque pour autant.

Parfois on souffre pour rien, et parfois on ne souffre pas alors qu'on le devrait. Le premier cas correspond à une sorte de culpabilité déplacée, de manque de confiance en soi (manque de confiance au cosmos à travers le soi puisqu'il y a interdépendance) ; le deuxième correspond à un refus de voir, un "refoulement" (je n'aime pas la psychanalyse, d'où provient ce terme, mais bon). Le bouddhisme trace le chemin entre les deux.

Quand je fais de la merde, je me sens mal, et il serait injuste que je ne me sente pas mal. Ce "me sentir mal" n'est pas du masochisme, c'est juste "apprendre, accepter, en tirer une connaissance pratique pour éviter de refaire la même connerie".

Le problème de l'habitude et de l'accoutumance à un mode de fonctionnement est énorme ; pour s'en détacher un peu on a besoin, parfois, mais ce n'est probablement pas la seule méthode, de zazen : laisser les choses telles qu'elles sont et accepter de voir ce qui vient.

Mais le problème est toujours lié au sens que l'on donne également. Avec un certain engagement, le rapport à la souffrance ou à l'insatisfaction devient fondamentalement différent. Quand je sais pourquoi je souffre, je souffre d'un seul coup beaucoup moins : si j'ai mal pendant un footing et que je suis sûr que mon entraînement est bon, la douleur sera moindre que si je commence à me demander si je ne tire pas trop sur la machine, si je ne risque pas la blessure, etc.

Si on arrive à y mettre du sens, à ce qu'on fait, c'est plus facile, même quand c'est un peu douloureux ou simplement ennuyeux (l'aspect ennuyeux étant peut-être plus "vicieux" encore, dans le sens "plus difficile à gérer"). Je crois qu'en vrai, le bouddhisme, c'est pas beaucoup plus compliqué que ça. Mettre du sens dans ce qu'on fait, que ce soit éplucher des carottes (et on ne fusionne pas forcément avec les carottes dans un délire mystique, on fait juste à bouffer et ça a beaucoup de sens ça) ou faire zazen, et ne pas le faire si c'est quelque chose qui n'a pas de sens.
Rem.
Rem.
Messages : 719
Date d'inscription : 01/03/2020

Dukkha, pas vraiment la souffrance, plutôt l'insatisfaction ? - Page 3 Empty Re: Dukkha, pas vraiment la souffrance, plutôt l'insatisfaction ?

Mer 13 Mai - 1:49
Je crois du coup que, et cela pourrait paraître contradictoire avec ce que disent beaucoup de maîtres, donc il faut se méfier de ce que j'avance ici ; je crois, disais-je, qu'il est parfois préférable de ne pas faire zazen si on est incapable d'y mettre du sens, plutôt que de se "forcer" à faire zazen quand on trouve cela absurde.

Ce qui ne veut pas dire arrêter zazen à la première difficulté. Mais si zazen devient juste une sorte de soumission à l'habitude, cela devient tout l'inverse de zazen... Et alors autant marcher dans les bois pendant quelques jours si intuitivement on sent que cela fait plus sens que zazen. Peu à peu, en pratiquant ainsi, je crois qu'on aura un zazen plus quotidien qu'en se forçant.

Et pourtant, si on ne fait pas zazen quotidiennement, zazen n'est pas fait.
sakura
sakura
Admin
Messages : 339
Date d'inscription : 03/03/2020

Dukkha, pas vraiment la souffrance, plutôt l'insatisfaction ? - Page 3 Empty Re: Dukkha, pas vraiment la souffrance, plutôt l'insatisfaction ?

Mer 13 Mai - 19:51
Rem. a écrit:
Parfois on souffre pour rien, et parfois on ne souffre pas alors qu'on le devrait. Le premier cas correspond à une sorte de culpabilité déplacée, de manque de confiance en soi (manque de confiance au cosmos à travers le soi puisqu'il y a interdépendance) ; le deuxième correspond à un refus de voir, un "refoulement" (je n'aime pas la psychanalyse, d'où provient ce terme, mais bon). Le bouddhisme trace le chemin entre les deux.

Quand je fais de la merde, je me sens mal, et il serait injuste que je ne me sente pas mal. Ce "me sentir mal" n'est pas du masochisme, c'est juste "apprendre, accepter, en tirer une connaissance pratique pour éviter de refaire la même connerie".

Oui, je suis d'accord avec toi. Il me semble aussi que la souffrance qu'on ressent est un signal d'alerte qu'on est dans la confusion et que le sens qu'on lui donne n'est pas la réalité, que ce soit à travers une culpabilité erronée ou un rejet de culpabilité sur les autres, c'est seulement une illusion due à notre ignorance que ce qui se passe dans notre esprit. Et en même temps, c'est grâce à ce signal d'alerte qu'on peut faire demi-tour et voir que le vrai sens de notre souffrance, c'est de nous aider à prendre conscience que cette réalité n'est pas objective.
Et par expérience, je sais combien c'est difficile de sortir de l'illusion et de nos comportements récurrents, mais parfois, il faut aller au bout de l'illusion pour s'en débarrasser vraiment.


Le problème de l'habitude et de l'accoutumance à un mode de fonctionnement est énorme ; pour s'en détacher un peu on a besoin, parfois, mais ce n'est probablement pas la seule méthode, de zazen : laisser les choses telles qu'elles sont et accepter de voir ce qui vient.

Mais le problème est toujours lié au sens que l'on donne également. Avec un certain engagement, le rapport à la souffrance ou à l'insatisfaction devient fondamentalement différent. Quand je sais pourquoi je souffre, je souffre d'un seul coup beaucoup moins : si j'ai mal pendant un footing et que je suis sûr que mon entraînement est bon, la douleur sera moindre que si je commence à me demander si je ne tire pas trop sur la machine, si je ne risque pas la blessure, etc.

Si on arrive à y mettre du sens, à ce qu'on fait, c'est plus facile, même quand c'est un peu douloureux ou simplement ennuyeux (l'aspect ennuyeux étant peut-être plus "vicieux" encore, dans le sens "plus difficile à gérer"). Je crois qu'en vrai, le bouddhisme, c'est pas beaucoup plus compliqué que ça. Mettre du sens dans ce qu'on fait, que ce soit éplucher des carottes (et on ne fusionne pas forcément avec les carottes dans un délire mystique, on fait juste à bouffer et ça a beaucoup de sens ça) ou faire zazen, et ne pas le faire si c'est quelque chose qui n'a pas de sens.accepter ce qui est, et avoir confiance en ce qui viendra, parce qu'on prend conscience de plus en plus souvent que tout est dans notre esprit.

Tu dis : "Quand je sais pourquoi je souffre, je souffre d'un seul coup beaucoup moins". Oui, c'est une bonne chose d'en comprendre la cause, et cette cause c'est notre ignorance et nos illusions en fait, pas une cause issue de notre analyse qui sera un peu subjective; il me semble que cette cause peut être observée comme production de notre esprit et que c'est parce qu'on ne fuit pas cette souffrance et qu'on l'accueille, qu'elle disparait.

Quand je pratique, en dehors de l'assise, j'essaie aussi d'être présente à ce que je fais, comme tu dis éplucher les carottes ou jardiner, et accepter ce qui est et ce qui vient; ce sont ces aller-retours entre nos ressentis, nos pensées, la prise de conscience de l'illusion et la laisser circuler.
Ça semblerait simple, mais combien de fois mon mental s'emballe comme un cheval fougueux avant que je ne me rende compte que mon mental a chevauché sur quelques kilomètres. Smile

Rem. a écrit: je crois, disais-je, qu'il est parfois préférable de ne pas faire zazen si on est incapable d'y mettre du sens, plutôt que de se "forcer" à faire zazen quand on trouve cela absurde.

Ce qui ne veut pas dire arrêter zazen à la première difficulté. Mais si zazen devient juste une sorte de soumission à l'habitude, cela devient tout l'inverse de zazen... Et alors autant marcher dans les bois pendant quelques jours si intuitivement on sent que cela fait plus sens que zazen. Peu à peu, en pratiquant ainsi, je crois qu'on aura un zazen plus quotidien qu'en se forçant.

Et pourtant, si on ne fait pas zazen quotidiennement, zazen n'est pas fait.


C'est à dire que zazen peut ne pas être zazen mais une attitude de zazen sans véritable observation; c'est ce que tu veux dire ? C'est peut-être pour ça que rejoindre une sangha est important pour partager et ne pas se contenter de s'asseoir.
Rem.
Rem.
Messages : 719
Date d'inscription : 01/03/2020

Dukkha, pas vraiment la souffrance, plutôt l'insatisfaction ? - Page 3 Empty Re: Dukkha, pas vraiment la souffrance, plutôt l'insatisfaction ?

Jeu 14 Mai - 13:19
Zazen n'est zazen que dans la posture. Sinon ce n'est pas zazen. Je parle parfois "d'étendre l'extension du domaine du zazen" ; mais il ne faut pas dire, je crois, que l'on peut faire zazen sans faire zazen.

Il faut ne pas s'attacher à zazen. Quand on fait zazen, c'est juste zazen ; c'est l'esprit du zazen. Quand on fait la vaisselle, on fait juste la vaisselle, c'est l'esprit de la vaisselle. Peut-être que l'esprit du zazen et l'esprit de la vaisselle se rejoignent quelque part, peut-être pas.

Si l'esprit est un cheval fougueux, il est un cheval fougueux : pourquoi en vouloir au cheval fougueux ?
sakura
sakura
Admin
Messages : 339
Date d'inscription : 03/03/2020

Dukkha, pas vraiment la souffrance, plutôt l'insatisfaction ? - Page 3 Empty Re: Dukkha, pas vraiment la souffrance, plutôt l'insatisfaction ?

Jeu 14 Mai - 15:16
Oui, c'est bien ce que j'en comprends aussi.
Plusieurs chapitres du Shobogenzo sont une méthode de la vie quotidienne, dont l'un est consacré à la façon de se laver qu'il décrit avec précision pour montrer que chaque action est importante.

"Marcher est aussi le Zen, s'asseoir est aussi le Zen.
Que l'on parle ou que l'on soit silencieux, que l'on bouge ou que l'on soit immobile, le corps demeure toujours en paix.
Même si on se trouve face à une épée, l'esprit demeure tranquille.
Même si on se trouve face au poison, l'esprit demeure imperturbable. »
Zazen ne se limite pas à s'asseoir en posture. Marcher, se tenir debout, faire kin-hin* participent aussi de zazen. Parler, se taire... reflètent aussi l'esprit du Zen. Tous les comportements et les actions de notre corps doivent être paisibles et calmes, en harmonie avec le système cosmique.
Mais cela ne signifie pas, comme certaines personnes le pensent, que, lorsqu'on dort, , notre sommeil est Zen, lorsqu'on mange notre nourriture est Zen, lorsqu'on pleure, nos larmes sont Zen ou lorsqu'on fait l'amour, l'amour est Zen !...
En fait, le Zen signifie : se concentrer sur son comportement dans la vie quotidienne de façon à agir de la manière la plus adéquate à chaque instant de la vie.

Commentaire de Deshimaru sur Shodoka.
Contenu sponsorisé

Dukkha, pas vraiment la souffrance, plutôt l'insatisfaction ? - Page 3 Empty Re: Dukkha, pas vraiment la souffrance, plutôt l'insatisfaction ?

Revenir en haut
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum