L’amnésie du bodhisattva

Un extrait de mon dico que j'avais mis déjà sur l'autre forum, mais que je reproduis ici tant il me semble riche de sens :

Pour la démonologie chrétienne, selon le Pseudo-Denys l'Aréopagite, les démons sont des anges qui ont trahi leur nature, mais qui ne sont mauvais ni par leur origine, ni par leur nature. S'ils étaient naturellement mauvais, ils ne procéderaient pas du Bien, ils ne compteraient pas au rang des êtres, et d'ailleurs comment se seraient-ils séparés des bons anges si leur nature avait été mauvaise de toute éternité ?...La race des démons n'est donc pas mauvaise en tant qu'elle se conforme à sa nature, mais bien en tant qu'elle ne s'y conforme pas. Ils se révèlent les ennemis de toute nature, les antagonistes de l'être.

Le mal fondamental, n'est-ce pas plutôt vouloir tracer une ligne de démarcation entre quelque chose que l'on nommerait bien ou ange, et quelque chose que l'on nommerait démon ou mal ?

Pour passer d'une nature à une autre ou pour révéler ce qu'est la nature, il faut un démon. Socrate avec son daimon. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Peu importe la nature, dans le jeu du devenir, ce qui compte est de servir ou non "la cause". S'il faut changer de nature pour aider les êtres, alors les démons font parfois mieux que les anges.

Rémi a écrit:Le mal fondamental, n'est-ce pas plutôt vouloir tracer une ligne de démarcation entre quelque chose que l'on nommerait bien ou ange, et quelque chose que l'on nommerait démon ou mal ?

C'est exactement ce que dit le texte. Lorsque tu dis au sujet d'une chose qui est, qu'elle est mauvaise, tu te révèles être un démon, c'est à dire un antagoniste de l'être.

Et c'est pareil pour cette histoire de détachement qui présuppose que tu as identifié un événement comme mauvais, ou disons comme synonyme de souffrance. Et c'est pourquoi à mon avis, le véritable détachement coïncide avec l'événement.

Le symbolisme hindou de l'arbre renversé, qui s'exprime notamment dans la Bhagavad-Gitâ, signifie aussi que les racines sont le principe de la manifestation et les branches la manifestation qui s'épanouit.

Je crois qu'il y a un phénomène très chelou' en "botanique" : si tu plantes un arbuste à l'envers, les branches se transforment en racines et les racines en branches.

"Ce phénomène s'explique grossièrement par les méristèmes qui contiennent l'équivalent végétal des cellules souches…"

Je ne sais pas ce qu'on peut en faire symboliquement, ce n'est guère mon domaine, mais je me dis que toi, SHim, tu y verras quelque chose.

Oui...
Qui boira de l'eau que je lui donnerai n'aura plus jamais soif...L'eau que je lui donnerai deviendra en lui source d'eau jaillissant en vie éternelle. Jésus

Si on se rappelle de nos conversations sur la soif d'un bouddha, doit-on déduire que Jésus n'est pas un Bouddha ?

<-- émoticônes exprimant laconiquement la portée ludique de mon propos.

Disons que le Bouddha disait à toute la clique "quand y a pas à boire inutile de piailler, juste acceptez qu'il n'y a pas d'eau.
Et Jésus il ramenait du pinard à la noce alors que toutes les boutiques étaient fermées.
À chacun sa gestion de la soif.

Puis Jesus partit en vacances 40 jours dans le désert.

Il faudrait se demander peut-être de quelle nature est cette eau que Jésus propose de donner à ses disciples, si c'est l'amour, la foi, la connaissance etc.

Mon Pégase, n'obéit qu'à son caprice, soit qu'il galope, ou qu'il trotte, ou qu'il vole dans le royaume des fables. Ce n'est pas une vertueuse et utile haridelle de l'écurie bourgeoise (...) Non ! les pieds de mon coursier ailé sont ferrés d'or, ses rêves sont des colliers de perles et je les laisse joyeusement flotter.

Henri Heine

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