Poèmes maison.

C’est joli, mais réfléchissons un peu à cette remarque : « Je savais tout mais j’ai préféré oublier. » Cela indique textuellement qu’il est devenu préférable pour toi de ne pas tout savoir. Mais voilà le paradoxe que je trouve personnellement assez poétique, raison pour laquelle je publie ce message dans ce fil, c’est que si tu savais tout, alors tu devais nécessairement déjà savoir qu’il n’est pas avantageux de tout savoir, aussi ta compréhension actuelle concernant le désavantage que représente le fait de tout savoir devait nécessairement se trouver dans ce tout. Cela exclut donc ce devenir dans lequel, à un moment donné, est apparu cette préférence pour le fait de te délester de cette omniscience, et cela indique aussi que tu es incapable de ne pas être omniscient.
Donc tu l’es encore et être omniscient impliquerait donc la connaissance du fait qu’il est préférable de ne pas l’être. Finalement, ton propos s’alignerait peut-être sur celui de Jésus : Heureux les pauvres en esprit, car le royaume des cieux est à eux!

Très intéressant. En condensant, est-ce que ce tu penses tiendrait dans un autre pseudo-aphorisme :

L'omniscience n'étant pas l'omnipotence, je dégrade une part pour faire bouger l'autre.

?

Je ne crois pas car à supposer que cette stratégie soit la bonne, étant donné ton omniscience, tu en aurais usé de toute éternité, rappelant que lorsqu’on sait tout, on sait également que cette stratégie est la bonne ce qui implique qu’on se trompe et donc qu’on n’est pas omniscient si on ne s’y emploie pas, ce qui produit un nouveau paradoxe. Oui mais tu peux me dire que les circonstances peuvent changer et que par omniscience, cette stratégie de dégradation peut s’avérer à un moment donné nécessaire. Mais, ce serait sans compter que c’est grâce à ton omniscience que tu sais que cette stratégie est la bonne, donc si tu la suis, tu obéis à ce qu’elle te dicte, donc encore un paradoxe, car si tu choisis ce qui est bon parce que tu sais que c’est bon, alors cela veut dire que tu es encore dans le cadre de ta compréhension omnisciente et que par conséquent elle ne se trouve pas dégradée.
Sans compter cet autre paradoxe tel que si tu avais usé de cette stratégie de toute éternité (pour revenir à ce qui a précédé cette objection), signifiant que de toute éternité tu te serais employé à dégrader ton omniscience au profit de plus de puissance, la chose t’étant dictée par ton omniscience, alors de là découlerait l’absence de possibilité d’un devenir dans lequel à un moment donné, la décision de dégrader cette omniscience puisse intervenir. En effet, une chose qui se trouve avoir toujours été comme en l’occurrence cette stratégie, n’est par définition pas décidée à un moment donné de l’histoire, puisqu’en réalité l’éternité de la présence d’une chose telle qu’en l’occurrence cette stratégie implique que celle-ci n’a pas d’histoire, à savoir qu’elle n’est pas un événement, puisqu’un événement surgit de son absence.

Henri Michaux, "Le Bonheur" :

Parfois, tout d'un coup, sans cause visible, s'étend sur moi un grand frisson de bonheur.

Venant d'un centre de moi-même si intérieur que je l'ignorais, il met, quoique roulant à une vitesse extrême, il met un temps considérable à se développer jusqu'à mes extrémités.

Ce frisson est parfaitement pur.
Si longuement qu'il chemine en moi, jamais il ne rencontre d'organe bas, ni d'ailleurs d'aucune sorte, ni ne rencontre non plus idées ni sensations, tant est absolue son intimité.

Et
Lui et moi sommes parfaitement seuls.

Peut-être bien, me parcourant dans toutes mes parties, demande-t-il au passage à celles-ci :

« Eh bien? ça va?
Est-ce que je peux faire quelque chose pour vous ici? »
C'est possible, et qu'il les réconforte à sa façon.
Mais je ne suis pas mis au courant.

Je voudrais aussi crier mon bonheur, mais quoi dire? cela est si strictement personnel.

Bientôt la jouissance est trop forte.
Sans que je m'en rende compte, en quelques secondes cela est devenu une souffrance atroce, un assassinat.

La paralysie ! me dis-je.

Je fais vite quelques mouvements, je m'asperge de beaucoup d'eau, ou plus simplement, je me couche sur le ventre et cela passe.

Je suis passé devant toi,
Joli bouton d’or.
Qu’avais-je à faire de mieux
Qu’à te contempler.

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Univers prédateur…

Parce que nous nous regardons,
Yeux dans les yeux,
Cherchant le poil sur le menton,
Ou ce petit bouton sur la joue,
Nous ne voyons pas ce que nous verrions,
Si nous regardions dans la même direction.
Si nos silhouettes ne cachaient pas la montagne,
Alors nous constaterions que son sommet est enneigé,
Et c’est alors sur cette neige que nous échangerions.


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Parfois de la poussière,
Parfois du vent.

Dans le débarras où le bois est rangée,
De nombreuses araignées, des plus terrestres aux plus aériennes,
Se promènent.

Elles me font un peu peur, j'étais arachnophobe auparavant,
Elles sont de ma Sangha.

Alternativement agrandi aux dimensions d'une petite montagne
Ou aux dimensions d'un doute humain, d'une angoisse soudaine,

Je constate sans n'y rien comprendre
L'alternance de l'expansion et de la contraction.

Poumons blancs.

Un géant blanc,
Se tient debout
Sur la ligne d’horizon.
Ha non, c’est un nuage.

Les yeux plissés, ni sorti ni encore dans le sommeil.
Le café est en train de couler. Les plantes sont à arroser.

Dicton : "l'avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt".
Rien à posséder mais vivre la douceur du soleil matinal.

Arroser avant que trop de lumineuse chaleur ne risque de rendre le geste inefficace.